Pernette du Guillet aurait écrit ses « Rymes » pour Maurice Scève, grand poète lyonnais du 16e siècle. Elle était mariée au sieur du Guillet et sa relation avec Maurice Scève serait restée platonique. Mariée à 18 ans, elle est morte à 25 ans.
Scève, de son côté, a été un des grands auteurs du blason, genre poétique célébrant (ou critiquant, dans le cas du contre-blason) une partie du corps féminin. Il avait 15 à 20 ans de plus que Pernette. Son oeuvre majeure, Délie, a pour titre la destinataire de ses poèmes – mais l’identification de cette destinataire reste à trouver : s’agit-il de la femme de Delos, c’est-à-dire Diane, dans la mythologie antique ? Ou bien de Pernette ? Ou bien encore de l’anagramme de « l’Idée », Scève étant un féru de néoplatonisme ?
Reste pour nous l’image d’un couple de poètes se chantant l’un l’autre – cas plutôt rare en littérature ! Pernette mourra en 1545, un an après la parution de Délie (1544).