Si le rapport au père est si prégnant dans la vie d’Anna Freud, c’est parce que ce père est célèbre, qu’elle a choisit la même voie que lui, a gardé le même patronyme et a été son héritière intellectuelle et la garante de cet héritage.
Si l’on se penche à présent sur le rapport du père à sa fille, au moins une chose est très dérangeante : le fait qu’il la psychanalyse. Nous avons déjà dit que les règles de la cure analytique n’étaient pas les mêmes au début de la psychanalyse et maintenant ; mais on peut tout de même se demander comment Freud n’a pas envisagé le fait que cette trop grande proximité entre un analyste et son patient pouvait être dévastatrice. En dévoilant ses rêves et ses fantasmes à son père, c’est la frontière symbolique de l’intimité qui est brisée par Anna sur la demande de son père.
Cela équivaut-il à un inceste symbolique ?