Nous sommes encore une fois face à un cas de femme artiste dont la renommée est liée à celle d’un homme : après Camille Claudel et Augustin Rodin, Artemisia Gentileschi et son père, voici Frida Kahlo et son mari, Diego Rivera.
Diego et Frida sont tous les deux engagés dans le Parti communiste mexicain ; Frida s’y intéresse particulièrement à l’émancipation des femmes. L’économie de son couple avec Diego Rivera est intéressante à ce titre : ont-ils réinventé l’amour, pour reprendre l’expression de Rimbaud ?
La relation de Diego et Frida a été passionnelle, difficile mais sincère comme le montrent ses lettres. On n’a pas, comme pour Rodin et Claudel, l’impression d’une vampirisation de l’artiste femme par son compagnon.
Frida Kahlo est reconnue aujourd’hui comme une porte-parole de la singularité féminine et mexicaine : elle a su se servir de son identité comme d’une force, de la même manière que Diego Rivera. Est-ce pour cela qu’ils sont parvenus à construire leur cheminement artistique de manière parallèle ?
Je relève la remarque de Frida sur les intellectuels parisiens qu’elle qualifie d’artistes minables et qu’elle oppose aux « vrais hommes » comme Diego Rivera : y a-t-il quelque chose de propre à la civilisation européenne, voire occidentale, dans la manière dont considérer les femmes artistes (et les femmes en général)?