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(club) Thérèse d’Avila – Une réussite patiente

Sainte Thérèse ne renonce jamais à son projet, ne concède jamais, mais elle a toujours le souci d’obtenir l’approbation de ses supérieurs. Elle est prête à attendre pour cela. Elle ne veut pas créer une secte ; elle réussit là ou Luther a échoué. Elle ne veut pas être celle par qui le scandale arrive. Patience, diplomatie, persévérance, confiance en son projet me semblent caractériser sa démarche. On pourrait lui reprocher d’être trop prudente, trop servile ; mais je trouve qu’elle ne concède rien d’essentiel et que sa méthode est plutôt intelligente et efficace.

C’est peut-être un exemple à suivre pour modifier la société en faveur des femmes. Ou l’Eglise catholique…

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[club] Thérèse d’Avila – Une femme qui s’impose

Thérèse toute sa vie s’est opposé aux hommes : son père, le Pape, les prêtres, la branche masculine du Carmel, l’Inquisition. Et elle a gagné avant de mourir sa réforme est acceptée. Elle est de plus la première femme docteure de l’Eglise.

Cependant Thérèse défend un rôle spécifiquement féminin. Stratégie et concession aux préjugés du temps à mon avis. Cf. mes posts précédents

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[club] Thérèse d’Avila – Auteure malgré elle?

Sainte Thérèse ne se réclame pas auteure. Elle est inspirée par Dieu et écrit sur commande. Elle commence le récit à la demande du Père Garcia de Toledo. « On m’a donné l’ordre d’exposer par écrit ». Elle présente l’écriture comme une contrainte. Elle manifeste également (chap. X) le désir de rester anonyme « Je veux tout raconter au mieux mais restée inconnue ». Pour que toute la gloire aille à Dieu.

Je pense qu’il y a ici une humilité réelle, mais aussi une part de stratégie. En effet, elle avait donné une copie à son frère au cas où sa Vie serait mise à l’index. Elle a conscience de sa légitimité malgré ses précautions. Elle sait qu’elle a raison. C’est une caractéristique de Thérèse, elle met son projet en attente quand cela est nécessaire, mais elle reste fidèle à son objectif.

De plus, il est reconnu que l’œuvre est thérésienne représente un apport inédit dans la mystique catholique. Diviser l’oraison en degré n’est pas une idée neuve, mais la définition de Thérèse est neuve, le fait qu’elle s’inscrit dans une gestion quotidienne du temps.

Je pense donc que Thérèse est une véritable auteure. Au sens littéraire, et au sens propre : c’est une femme d’action. Ce qui m’amène à un autre post….

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[club] Thérèse d’Avila – Vices et vertus au féminin

La vanité est souvent pointée du doigt comme un vice féminin de la part de Thérèse d’Avila, aussi indique-t-elle la perfection de la « modestie » de sa mère : « malgré sa beauté, elle ne donna jamais lieu de penser qu’elle en faisait quelque cas ».

Thérèse d’Avila confesse à de nombreuses reprises sa propre vanité, mais aussi ses attachements forts à des religieux et à des religieuses, qu’elle juge dangereux. S’agit-il de narcissisme, du désir de plaire ? Je trouve que le texte n’est pas toujours clair, comme si l’auteur voulait rester évasive…

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[club] Thérèse d’Avila – Le couvent, un destin féminin

Thérèse d’Avila met en garde les parents contre la tentation de placer leur fille dans un couvent pour les protéger du monde ; en effet, selon elle, le couvent est dix fois plus dangereux que le monde : le couvent est le lieu idéal pour « dissimuler » une vie dissolue. « Elles veulent fuir un monde pour s’engager au service du Seigneur et se tenir à l’écart des dangers d’ici-bas ; et au lieu d’un monde, elles en trouvent dix ».

Mais aussitôt après elle met sur le même plan hommes et femmes : « Quel malheur quand des communautés d’hommes ou de femmes, je ne distingue pas en ce moment, ne gardent plus la régularité ! » (p. 66).

Reste que le fait d’entrer au couvent était plus souvent réservé aux femmes qu’aux hommes, notamment, comme l’indique Thérèse d’Avila, quand aucun mariage satisfaisant (c’est-à-dire avec un homme de même rang ou de rang supérieur) ne pouvait être contracté.

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[club] Thérèse d’Avila – Différence hommes/femmes

La première chose qui me frappe à la lecture de cette Vie écrite par elle-même, c’est que Thérèse d’Avila, même si elle ne se sent pas l' »autorité » pour écrire, livre le récit de sa vie et de son parcours spirituel en évoquant assez peu la condition féminine.

Elle le fait lorsqu’elle parle de ses péchés, qui semblent plutôt attachés à la féminité (la vanité, la volonté de plaire…) et lorsqu’elle indique que, si elle changeait de couvent, elle devrait reprendre sa « dot » pour la donner au nouveau couvent.

Elle le fait aussi lorsqu’elle écrit n’être qu’une « simple femme » qui « n’a pas fait d’études » (p. 106) pour justifier son recours à une comparaison.

Pour le reste, je trouve que sa manière de parler de sa vocation (progressive) ne porte pas de trace d’une différence homme/femme: elle dresse un parallèle entre son parcours et celui de son frère, par exemple.

Au final, c’est comme si être une femme entraînait vers des vices spécifiques mais ne destinait pas à des vertus différentes des hommes.