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[club] Marie d’Agoult – Pseudonyme masculin et identité féminine

On peut relever un point commun entre Aurore Dupin et Marie d’Agoult : toutes deux ont écrit sous un pseudonyme masculin, George Sand pour l’une et Daniel Stern pour l’autre.

On trouve le phénomène comme point de départ du film Colette (2018) puisque Colette publia sous le nom de son mari Sido avant de s’en émanciper. Dans le cas de Sand, le pseudonyme devient le nom d’usage d’Aurore, qui se dissout dans cette identité. Dans le cas de Marie d’Agoult, Daniel Stern reste un nom de plume.

Le fait que George Sand soit une auteur plus reconnue que Marie d’Agoult, et ce de son vivant, a-t-il pu jouer dans cette adoption de son nom de plume dans la vie civile ?

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[club] Alma Mahler – Les deux faces d’une même femme ?

Selon Françoise Giroud, Alma Mahler aurait été une artiste contrariée qui aurait trouvé dans ses mariages avec de grands artistes des compensations à sa vocation frustrée.

Selon Catherine Sauvat, cette vision est partisane et exagérée, un peu trop romanesque pour être vraie, et correspondait plutôt à une vision d’elle-même qu’aurait favorisée Alma Mahler elle-même.

Qu’en penser en définitive ? C’est un fait que lorsqu’elle aurait pu exprimer ses dons artistiques, Alma Mahler ne l’a pas fait : on ne peut pas vraiment parler de frustration ou de contrariété. Est-ce pour autant une simple courtisane imbue d’elle-même ? La question est difficile à trancher.

Peut-être correspond-t-elle à une catégorie que nous n’avions pas envisagé auparavant : celle de la « femme d’artiste », qui assume à la fois la vie mondaine attachée à certaines carrières artistiques et évolue depuis toujours dans les cercles concernés.

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[club] Alma Mahler – Fille de, femme de….

Avant d’être une femme de, Alma fut une fille et même une belle-fille de. Son père était un peintre réputé, comme son beau-père, et sa première amourette fut nouée avec Gustav Klimt, un ami de la famille. Qui plus est, son père entretenait des rêves de gloire et les a transmis à sa fille.

Par-delà la condition féminine de son époque, Alma Malher a -t-elle été déterminée à se penser comme « femme de » par son milieu familial ?

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[club] Lien vers un nocturne de Fanny Mendelssohn

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[club] Clara Schumann – De l’importance de l’éducation

Clara Schumann se distingue par son talent, sa précocité, son intelligence, sa force morale… mais aussi par son éducation. Son père y a en effet pris une part active, concentrant toute son énergie sur la promotion sociale et musicale de sa fille.

Il y a à ma connaissance peu de cas similaires dans l’histoire de la musique, lorsque le musicien est une fille s’entend. En ce sens, Clara Schumann a bénéficié d’une éducation qui aurait pu être réservée à un garçon à son époque.  On lit d’ailleurs dans l’ouvrage de Brigitte François-Sappey que la manière dont Fanny Mendelssohn était considérée par son frère Félix diffère grandement de celle dont Clara l’était par son père ou par Robert Schumann : on empêchait Fanny de publier ses compositions sous son nom, on y autorisait et même incitait Clara. Il me semble que cet élément est important pour comprendre la singularité du destin de Clara Schumann et une des possibles sources de sa capacité à s’affirmer et à s’assumer comme artiste.

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[club] Clara Schumann – Plus qu’une femme de

Si Clara est aujourd’hui connue sous le nom de Schumann, elle l’était déjà sous son nom de jeune fille, Wieck. Son père l’a en effet soutenue (et même poussée, voire coachée, pour utiliser un terme contemporain) à se produire devant les publics de toutes les grandes capitales européennes, quand ce n’est pas devant les familles régnantes (Reine d’Angleterre). Reconnue dans le cercle des musiciens de son temps, ce n’est pas sa rencontre avec Robert Schumann qui fait d’elle un personnage remarquable : c’est sa réputation qui attire Robert Schumann, et sa personnalité qui l’éblouit.
De même, Clara survivra 40 ans à Robert Schumann tout en continuant à mener sa carrière d’interprète ; sa relation avec Brahms aurait pu en faire une autre « femme de » : il n’en a rien été, puisque c’est bien plutôt lui qui se mit au service de cette femme, peut-être un peu à la mode des troubadours du Moyen Âge.

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[club] Clara Schumann – Aléas de la création

Clara Schumann est une interprète et une compositrice. L’ouvrage de Brigitte François-Sappey met en avant ces deux pans de son identité musicale, livrant parfois des analyses des oeuvres de la jeune femme.
Car c’est bien de « jeune femme » qu’il convient de parler : Clara Schumann a surtout composé dans son jeune âge, avant de devenir mère. Si ses compositions n’ont pas radicalement cessé après son mariage, on observe un ralentissement de la production et, même, la survenue d’un complexe chez la musicienne : elle juge elle-même l’une de ses pièces comme « insipide » « effémininé[e] », « sentimental[e] » (p. 61), lorsqu’elle les compare à celles de son mari.
Robert Schumann n’aura pourtant pas cherché à brider sa femme dans sa création ; mais il semblerait qu’elle se soit auto-castrée, se réservant au seul rôle d’interprète, et qu’elle ne se soit adonnée à la création qu’avec douleur et presque à contre-coeur.

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[club] Fates&Furies : Lady MacBeth

Le personnage de Mathilde me fait un peu penser à celui de Lady McBeth (c’est sans doute la tonalité shakespearienne du roman qui veut cela, et ses nombreuses références au théâtre en général et à Shakespeare en particulier) : elle guide son mari, semble son meilleur soutien, mais tient en fait à la fois du Pygmalion féminin et du démon manipulateur.

Au cinéma, en version plus light, on peut retrouver une telle histoire dans M. et Mme Adelman de N. Bedos (2016).

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[club] Varda – Auteur au féminin

Dans l’ouvrage au programme de ce mois, c’est Bernard Bastide qui traite directement de la question de l’identité féminine de Varda dans son article « Agnès Varda, une auteure au féminin singulier (1954-1962) ».

Être une femme est en effet une exception dans la bande de la Nouvelle Vague, comme elle le dit elle-même : « « J’étais là comme par anomalie, me sentant petite, ignorante, et seule fille parmi les garçons des Cahiers« . Peut-être est-ce par son refus de voir dans sa féminité un problème et en se focalisant sur l’objectif  d’être un auteur libre, et pas un auteur femme.

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[club] Varda – Artiste dans tous les sens

Agnès Varda est présentée dans cet ouvrage universitaire comme une artiste dans tous les sens du terme (photo, cinéma, dans une certaine mesure interprétation, mais aussi arts plastiques), et qui explore aussi plusieurs directions. Au niveau des sujets, elle s’intéresse autant à son époque (cf la première partie de l’ouvrage) qu’à se saisir elle-même comme individu (cf la 4e partie de l’ouvrage ; en guise d’exemple, je pense d’abord à ses installations ou à certains de ses films, les plus récents, comme Les plages d’Agnès ou Visages, villages), ou encore à faire le portrait de Jacques Demy (Jacquot de Nantes, son travail d’édition des DVD des films de Jacques Demy avec sa boîte de production Tamaris).

Nous sommes donc devant un cas d’artiste plurielle, qui ne se cantonne pas à un art mais passe outre les frontières et navigue d’une pratique artistique à une autre, en y rencontrant toujours la reconnaissance et en se situant à chaque fois du côté de la création. C’est un cas particulièrement intéressant, à ce titre, de création au féminin.