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[critique] Trois adultères : Ma nuit chez Maud d’Eric Rohmer, La femme d’à côté de François Truffaut, Passion simple d’Annie Ernaux

L’adultère est un des grands thèmes de la littérature et du cinéma français. On trouve déjà, au Moyen Âge, dans les chants et les romans d’amour courtois, la relation triangulaire du seigneur, de la dame et de l’ami et tout ce qu’elle implique : le secret, le danger de sa divulgation, l’intensité de la relation, l’entretien du désir entre proximité et éloignement, parole et silence, et la fin programmée.

Toutefois, alors que la fin amor place la femme en position de domination, car elle est supérieure en classe sociale voire en âge à l’ami, les histoires adultères modernes et contemporaines renversent le schéma : c’est l’homme qui est marié, c’est l’homme qui contrôle les rendez-vous et impose ses disponibilités, c’est l’homme qui est le maître. Le mot « dame » du Moyen Âge vient du latin « domina », qui veut dire celle qui domine et qui peut en cela se traduire par « maîtresse » : dans la relation adultère de l’époque moderne et contemporaine, qui domine ?

Deux films et un roman éclairent ici le sujet des rapports hommes/femmes vus par le prisme de l’adultère. Ma nuit chez Maud met au centre de l’intrigue ladite Maud (Françoise Fabian), maîtresse femme, divorcée, célibataire et libre, qui reçoit depuis son lit comme les Précieuses. Elle disserte de religion, de politique et d’amour avec Jean-Louis (Jean-Louis Trintignant) lors d’une nuit où celui-ci, coincé par le verglas, reste dormir chez elle, alors qu’il vient de la rencontrer. Fervent catholique, il est gêné de la situation et renonce à coucher avec elle. Lorsqu’il rencontre ensuite la jeune fille après laquelle il court depuis plusieurs jours, qu’il a aperçue à la messe et dont il a décidé qu’elle serait sa femme (Marie-Christine Barrault), cette nuit chez Maud est oubliée comme une anecdote sans importance. Mais Maud lui avait fait une confidence sur la fin de son mariage qui entre en écho avec celle que lui fait la jeune fille, Françoise, sur sa dernière relation amoureuse. Maud avait découvert la liaison de son mari avec une jeune femme blonde et catholique et avait tout fait pour qu’ils rompent ; la jeune fille révèle avoir été la maîtresse d’un homme marié. Lorsque le hasard les fait tous se rencontrer de nouveau sur une plage des années après, le trouble de Françoise en revoyant Maud suffit à ce que Jean-Louis comprenne que celle qui est devenue sa femme était la maîtresse du mari de Maud. L’information n’est pas divulguée au spectateur mais est seulement suggérée comme le secret de Françoise, sur lequel Jean-Louis garde le silence. Dans la France de 1969, pourtant secouée par la révolution de mai 68, Eric Rohmer saisit les pudeurs et réticences d’une France encore en partie croyante et pratiquante face à la possibilité d’une entorse aux bonnes mœurs. Jean-Louis a résisté à la tentation d’une nuit de sexe sans amour ; Françoise a cédé à celle d’une histoire clandestine, et se sera laissée convaincre d’y mettre fin. L’aveu qu’elle fait de cette passion est coupable, de même que c’est Maud qui est présentée comme aguicheuse depuis son lit, dans lequel elle dort nue (elle dit avoir des crises d’exhibitionnisme). Et si c’est Jean-Louis qui court après Françoise dans toutes les rues de la ville, c’est bien elle qui l’attire irrésistiblement : la faute aux femmes, donc.

Dans La femme d’à côté, la structure se répète : si c’est le hasard qui rapproche Mathilde de Bernard, deux anciens amants désormais mariés chacun de leur côté, c’est Mathilde qui regarde avec insistance Bernard depuis sa fenêtre, qui l’appelle et qui veut le voir. La suite du film en expose les raisons : si Bernard est conduit à une crise de folie par le retour de cette passion, s’il la manifeste violemment en public en se jetant sur Mathilde et en lui criant dessus pour l’empêcher de partir en voyage avec son mari, c’est bien Mathilde qui subira les plus grandes séquelles de leur histoire. D’abord, parce qu’elle a avorté de leur enfant des années auparavant, enfant dont elle voulait et dont Bernard ne voulait pas ou pas vraiment. Ensuite, parce que la crise que s’autorise Bernard, et qui le guérit, Mathilde se l’interdit. Restant dans une mélancolie dangereuse, ne parvenant pas à renoncer à son amant, elle finit par revenir de nuit dans la maison vidée de ses meubles et d’y attirer, par le bruit d’une porte battante, Bernard. Alors que leurs dernières entrevues en présence de témoins avaient été neutres et chastes, leurs retrouvailles face-à-face sont charnelles et pulsionnelles : dans une ultime étreinte, Mathilde tue Bernard d’un coup de revolver dans la tempe avec de se donner la mort. La voix-off commente : « Ni avec toi ni sans toi ». L’adultère est ici une responsabilité commune : les deux amants sont mariés, ils se sont connus libres. Et si c’est la femme qui tue, parce que c’est elle qui souffre, on ne peut pas dire que l’homme ne souffre pas : il souffre différemment.  Il renonce sans renoncer, reprend ou arrête sans s’effondrer psychiquement ; l’attachement de la femme à l’homme est plus profond et plus dangereux. La faute du délitement de leur relation lui est attribué : selon Bernard, c’est une femme « qui cherche midi à quatorze heures ». C’est le vieil argument de l’inconstance féminine qui est ici énoncé :  c’est d’ailleurs elle qui donne le titre du film « La femme d’à côté », ce titre étant le synonyme d’un type de relation sans conséquence, dont l’homme peut profiter sans devoir rien en retour, comme si habiter à proximité signifiait être disponible sexuellement en permanence. C’est ainsi que Mathilde comprend la plaisanterie que font quelques hommes à ce sujet dans les toilettes du club de tennis qu’elle fréquente avec Bernard. Et c’est à ce moment qu’elle fait une crise nerveuse, et s’effondre : elle n’aura été que « la femme d’à côté ». Possessivité masculine et déception des attentes féminine sont les deux axes de ce film de 1981.

Passion simple date quant à lui de 1991. Roman court d’Annie Ernaux, il relate la passion adultère du point de vue féminin. La narratrice y raconte à la première personne du singulier sa relation avec un homme marié, originaire de l’Est, étranger, qui l’appelle lorsqu’il est libre pour venir coucher avec elle et chez elle. On ne saura rien sur leur rencontre, et la fin de leur liaison se fera comme son commencement : sans terme marqué. Tout est flottant, en permanence : rien n’a commencé de réel, pas d’histoire d’amour, pas de couple officiel, et rien ne finit non plus, un appel pouvant de nouveau surgir du néant, comme ne plus jamais advenir. La narratrice est ainsi accrochée à un temps suspendue, rattachée, pendant les deux années que dure cette liaison, à une attente sans borne, enjointe à une disponibilité totale, qu’elle vit absolument et sans souffrance. Ce discours exaltant ce type de liaison comme une passion sublime dérange toutefois : il n’y est question que de domination de la femme par l’homme, dans une relation qui tient presque des codes du BDSM quant à la réduction de la femme à une esclave sexuelle qui n’achète de vêtements que pour son amant, qui ne pense qu’à lui, qui ne se consacre qu’à lui, et à laquelle lui n’appartient pas. Cette mystique de la relation ne convoque pas le terme d’amour ni celui de couple ; la passion, ce terme désignant à la fois la fureur amoureuse et sexuelle et la souffrance de celui qui subit, est le mot choisi pour qualifier une relation dangereuse, et qui aboutit nécessairement à un abandon de la femme par l’homme. On ressort de cette lecture perturbée, en tant que femme, sur ce que cela dit de la liberté sexuelle féminine de la fin du XXe siècle : faut-il nécessairement être enchaînée pour s’émanciper ? Se jouer des codes de l’asservissement pour se prouver que l’on n’est plus esclave ? Ou n’existe-t-il pas une autre manière de vivre, et de faire ?

Ma nuit chez Maud, La femme d’à côté (cité par Annie Ernaux) et Passion simple présentent trois facettes de l’adultère tel qu’il est vécu par les femmes : culpabilité et remords pour Françoise, déception et rage chez Mathilde, abandon et emprise chez Annie Ernaux. Dans tous les cas, au rebours des dames de la fin’amor, la maîtresse ne domine plus. Et si la structure adultère en elle-même repose sur un rapport de force, car sur une asymétrie des situations, on peut toutefois y trouver une égalité amoureuse et passer du « ni avec toi, ni sans toi » de La femme d’à côté au « ni vous sans moi, ni moi sans vous » du Lai du chèvrefeuille de Marie de France. Adultère n’est pas toujours synonyme de passion ni de domination, masculine en l’occurrence ; mais cela est sans doute une question d’époque.

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[critique] Léonie Bischoff – Anaïs Nin : Sur la mer des mensonges

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Se saisir de l’oeuvre d’Anaïs Nin, écrivaine américaine du XXe siècle, n’était pas chose facile. Ladite oeuvre en effet pléthorique et polymorphe, entre tomes de journal « officiel », volumes du journal non expurgé, textes d’autofiction et nouvelles érotiques. Elle est aussi, et surtout, tout sauf politiquement correcte. Certes, la vie d’Anaïs Nin illustre la liberté féminine ; mais c’est aussi celle d’une femme mariée, entretenue par son mari banquier, qui tient à son confort de vie. Certes, sa destinée est celle d’une femme de lettres qui s’émancipe par l’écriture et par la sexualité (voire les deux en même temps, à travers les textes érotiques) mais c’est aussi une menteuse et une séductrice compulsive, dont le comportement confine à la mythomanie et à la nymphomanie. C’est une femme qui aime tant les hommes que les femmes, mais c’est aussi une jeune fille qui se laisse faire face aux agressions, marquée par un climat d’inceste et qui, une fois adulte, prendra plaisir à coucher avec son père. C’est une femme qui écrit mais c’est aussi une femme qui avorte à 5 mois en estimant qu’elle ne peut à la fois écrire et être mère, suivant une alternative que d’aucuns et d’aucunes trouvent inacceptable aujourd’hui. C’est une grande amoureuse, qui se présente comme dévouée et généreuse, mais qui trompe chacun avec tous et tous avec chacun. C’est une passionnée de vérité mais qui couche avec ses analystes, le Dr Allendy puis le Dr Rank. Certains pensent qu’elle est folle, et l’était sans doute un peu, mais de cette folie qui flirte avec la limite et qui parvient toujours à la sublimation.

Ce que j’en ai retenu pour moi-même, lorsque j’a tout lu d’elle, de mes 16 à mes 19 ans, c’est cette liberté folle car absolue, cette plasticité de la narration et de la vérité, et cet instinct qu’il y a dans l’écriture diariste une forme éminente de l’écriture de soi, de l’écriture tout court. La littérature ne considère pas encore le journal intime comme un genre littéraire à part entière : c’est une erreur. Une fois l’erreur dissipée, l’oeuvre d’Anaïs Nin gagnera ses lettres de noblesse. D’ici là, des ouvrages comme celui, subtil, délicat, de Léonie Bischoff aidera ceux qui hésitent au seuil de l’oeuvre à passer le pas, à y entrer, et à plonger dans la mer des mensonges, car de la fiction.

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[critique] Florence Porcel, Pandorini

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Pandorini est un roman à clés, mais ce n’est pas ce qu’il y a de plus intéressant dans ce livre. C’est un ouvrage de plus sur les abus sexuels dans un milieu de pouvoir, et d’aucuns crient à la lassitude, à la répétition – mais ce n’est pas l’ouvrage de trop. En transposant l’intrigue du milieu des grands médias à celui du cinéma, l’actrice déguise quelque peu la réalité pour mieux en souligner l’universelle vérité : d’où qu’elles se trament, les ficelles de l’agresse sexuelle sont toujours les mêmes (cf l’illustration de couverture).

La victime est jeune, naïve et, c’est là sa faille, atteinte du syndrome de Cendrillon : elle pense que l’amour peut se construire sur un coup de foudre et qu’une carrière dans le cinéma, aussi. Il faut dire que les success stories célébrant les débuts de carrière tonitruants de ceux qui sont « repérés » du jour au lendemain confortent cette illusion. Et même chose pour les Rom com qui déclinent à l’envi le mythe du premier regard foudroyant.

Le coupable est mûr, installé dans une position de pouvoir et, c’est là son vice, atteint du syndrome du Don Juan : il consomme les conquêtes pour mieux redorer son image ; et, au rythme où va la dévoration, la faille narcissique est énorme. Elle se conjugue avec un manque absolu d’empathie pour ses conquêtes, qui ne sont que des proies. Tous les moyens sont bons pour les enchaîner : la flatterie, la fausse promesse, l’entrée par surprise dans l’intimité (par la conversation d’abord, par les actes ensuite), l’insistance, le brouillage de discours entre sexe et amour, l’abandon sans un mot.

Sonnée par une première relation brutale, la jeune femme en vient à développer un syndrome de Stockholm qui lui fait rechercher ce qu’elle devrait fuir pour échapper à son propre sentiment de culpabilité. Puisque je choisis aujourd’hui, c’est que j’ai choisi hier : rien de mal ne s’est donc passé et le mensonge n’en est pas un.

La force et l’intérêt de l’ouvrage de Florence Porcel est de décrire et de décrypter avec un sens aigu de l’analyse et de l’introspection les ressorts des actions de chacun de ses personnages. Il est aussi d’intercaler passages de récits et parodies (d’une ironie mordante) de formats journalistiques (articles de presse écrite, interview radio, interview télé, posts sur les réseaux sociaux) pour faire entendre le choeur dissonant des voix qui s’opposent sur l’agora et pour faire taire, par avance, les arguments des partisans de la culture du viol. Une lecture édifiante et éclairante, dont l’intérêt est loin de se réduire aux révélations qui l’accompagnent.

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[club] L’invention de Morel – L’incommunicatibilité amoureuse ?

Le roman de Bioy Casarès se finit sur ces mots : « A celui qui, se fondant sur ce rapport, inventera une machine capable de rassembler les présence désagrégées, j’adresserai une prière : qu’il nous chercher, Faustine et moi, qu’il me fasse entrer dans le ciel de la conscience de Faustine. Ce sera là une action charitable. »

Le narrateur ne réduit pas Faustine à une image ; c’est Morel qui agit ainsi. Et il le fait car elle est morte. Si Morel s’en accommode, le narrateur, lui, aimerait entrer en contact avec Faustine. Mais ce que montre l’invention de Morel, c’est que cette communication est impossible. Cela est propre à son dispositif fictionnel évidemment mais cela me semble aussi symbolique de la difficile communication entre les êtres, tout particulièrement en amour : la parfaite compréhension serait-elle une illusion, un désir inassouvi ?

On rejoindrait en cela la réflexion de Samuel Beckett dans ses pièces comme Oh les beaux jours ou Fin de partie… En dépassant le strict problème des rapports hommes/femmes.

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[actualités] Vidéo – « Sculptrices, ni muses ni modèles » sur arte.tv et educarte.tv

Un documentaire diffusé sur Arte récemment sur la place des sculptrices dans l’histoire de l’art :

https://replay.orange.fr/groups/ATE1583516167SCULP/videos?categoryId=000-064-040&channelId=catchuptv_arte

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[club] Marie-Anne Lavoisier – Arts et sciences

Marie-Anne Lavoisier fut femme de sciences, traductrice et éditrice d’ouvrages scientifiques, mais c’est aussi par l’illustration qu’elle collabore à l’oeuvre de Lavoisier. Elle sera également l’élève de David, qui la représente debout, en position dominante, sur le portrait du couple qu’elle commande au peintre.

De cette vie on peut retenir deux choses : que les talents artistiques et scientifiques ne s’opposent pas ni ne s’excluent ; que les femmes peuvent suivre et développer leur(s) vocation(s) grâce aux hommes, mais aussi sans eux.

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[club] Marie-Anne Lavoisier – Femme de sciences et non femme de

Plusieurs choses surprennent dans la biographie de Marie-Anne Lavoisier : d’abord, elle parvient à échapper à un mariage arrangé (même si, en l’occurrence, c’est son père qui décide qu’il ne se conclura pas) ; ensuite, elle est mariée à Lavoisier, mariage arrangé là aussi mais qui tombe plutôt bien pour une femme dispose aux sciences.

Seulement voilà : la proximité intellectuelle ne fait pas l’amour ; Marie-Anne a un amant quelques années. Elle se remariera après l’exécution de Lavoisier. Elle sera toutefois la proche collaboratrice du scientifique pendant toute sa carrière.

On ne peut donc pas ranger Marie-Anne Lavoisier dans la catégorie des strictes « femmes de » comme Sophie Tolstoï par exemple. Mais on peut saluer l’ingéniosité du hasard, qui a placé cette femme aux endroits stratégiques pour développer ses talents.

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Sophie Tolstoi – La création empêchée

Auteur de romans et d’une autobiographie, ayant participé activement à la conception des grands romans de son mari et source d’inspiration pour celui-ci, Sophie Tolstoi est indéniablement une femme de lettres.
Son roman A qui la faute ? répond directement à La Sonate à Kreutzer, où Tolstoi se présente comme rejetant les relations charnelles alors que le journal intime qu’il avait fait lire à Sophie avant son mariage montre l’appétit sexuel de l’écrivain dans sa jeunesse, et sa difficulté à le maîtriser. La peinture du mariage fait dans La Sonate est aussi un portrait de Sophie en épouse : se sentant bafouée, elle entreprend l’écriture de sa propre version des faits. Son roman défend la pureté de la femme malgré et dans les relations sexuelles : c’est sans doute, en cela, un texte féministe.

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Sophie Tolstoi – Femme de

On présente généralement Sophie Tolstoi comme une femme acariâtre, que le génie qu’était son mari a fui à la fin de sa vie, refusant même de la voir avant de mourir… Or elle fut aussi celle qui a inspiré plusieurs de ses plus grands romans, Anna Karénine et Guerre et Paix, que Tolstoi considérera comme trop peu fidèle à ses goûts ensuite.

Faut-il dès lors voir Sophie Tolstoi comme une artiste frustrée, ayant trouvé en son mari comme un moyen de vivre par procuration sa vie d’écrivain reconnu ? Elle écrivit elle-même plusieurs textes et c’est le roman qu’elle rédigea qui la fit rencontrer Tolstoi. Elle se place néanmoins évidemment parmi les femmes influentes, comme la femme et sténographe de Dostoievski.

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[club] Marie d’Agoult – Pseudonyme masculin et identité féminine

On peut relever un point commun entre Aurore Dupin et Marie d’Agoult : toutes deux ont écrit sous un pseudonyme masculin, George Sand pour l’une et Daniel Stern pour l’autre.

On trouve le phénomène comme point de départ du film Colette (2018) puisque Colette publia sous le nom de son mari Sido avant de s’en émanciper. Dans le cas de Sand, le pseudonyme devient le nom d’usage d’Aurore, qui se dissout dans cette identité. Dans le cas de Marie d’Agoult, Daniel Stern reste un nom de plume.

Le fait que George Sand soit une auteur plus reconnue que Marie d’Agoult, et ce de son vivant, a-t-il pu jouer dans cette adoption de son nom de plume dans la vie civile ?