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[club] Elisabeth Badinter – Fausse route : L’instinct maternel

Voilà une autre grande question : l’instinct maternel, est-ce une règle générale de la nature que des incidents de parcours viendraient entraver? Ou est-ce, selon E. Badinter, un événement que rien n’impose à la femme, l’exception à une règle générale qui serait celle de l’indifférence, de la neutralité ?
Il me semble, pour ma part, que toutes les sociétés animales témoignent d’un lien privilégié entre l’enfant et sa mère, ne serait-ce que parce que l’enfant a fait partie du corps de sa mère pendant la période de sa gestation (il a donc été elle pendant tout ce temps) et qu’il porte la moitié de son patrimoine génétique (cf nos souvenirs du Gène égoïste de Dawkins…). Si la mère prend intérêt à son enfant, c’est par égoïsme car par identification à lui. Il n’y a là rien d’exceptionnel ni de discriminant envers les femmes.
De plus, si on admet communément l’existence du « baby blues », cette phase de déprime qui intervient dans les jours suivants l’accouchement, et qui a des causes physiologiques, pourquoi ne pas accepter celle d’une certaine forme d’instinct qui inclinerait la mère à vouloir protéger son enfant?
L’instinct maternel ne me semble pas devoir être confondu avec l’amour porté ensuite (ou pas d’ailleurs) à l’individu que va devenir l’enfant en question. Des parents peuvent ne pas comprendre ou ne pas accepter les choix de vie de leur enfant ; il n’en reste pas moins un lien entre eux, un instinct de protection. Je ne vois pas en quoi cette réalité devrait abaisser la femme : car l’existence de cette instinct ne permet pas du tout d’en conclure que le rôle de la femme est seulement d’élever ses enfants. Les hommes ont eux aussi cet instinct de protection envers leurs enfants : ils ne se sacrifient pas à leur éducation pour autant.
Pour contrer là encore une des idées du livre, je ne vois pas en quoi le choix d’une femme d’arrêter de travailler pour élever ses enfants serait rétrograde, si c’est au nom d’une décision individuelle et personnelle qui n’engage aucune vision sur des rôles hypothétiques respectifs de l’homme et de la femme.

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