Plusieurs questions difficiles sont posées dans le livre : le harcèlement sexuel ; la définition du viol ; le port du voile à l’école. Tous sont abordés par le biais des rapports hommes/femmes, et, tels que les présente E. Badinter, ces “faits”, auraient été défini comme déviants ou menaçants parce qu’ils témoignent d’une domination violente (donc illégitime) de l’homme sur la femme. Dénonçant les dérives d’une telle lecture des faits, elle dénonce donc le trop grand nombre de procès intentés pour harcèlement sexuel aux Etats-Unis, la mention d’une contrainte au “consentement” psychologique et pas seulement physique dans la définition du viol, et l’acceptation, au nom de la laïcité, d’une pratique dégradante pour la femme (le port du voile).
Il me semble pour ma part que les dérives dans le nombre de procès pour harcèlement sexuel ne doit pas remettre en cause le bien-fondé de l’introduction de ce délit dans le code pénal : les rapports de séduction ont toujours joué avec un rapport de domination et de pression exercée sur l’autre. La question, ici, n’est pas de savoir s’il s’agit d’une pression que l’homme exerce sur la femme ou l’inverse, mais de dénoncer une forme de pression qui est, en tant que telle, injuste et conduit à des dommages. Quant au viol, la contrainte psychologique existe, c’est un fait avéré par beaucoup d’études psychologiques de base (cas de la relation d’emprise, des séductions incestueuses…). Le renier me semble parfaitement aberrant. Là encore, il s’agit d’une dérive : la règle habituelle est en effet qu’un non veut dire non, et qu’un oui veut dire oui. Mais ce n’est pas parce que, dans le cas du viol, ne rien dire ça ne signifie pas dire “oui” mais tout simplement ne pas être en position psychologique de dire non , que c’est le cas dans la vie quotidienne. C’est là que le raisonnement dérive.
Enfin, le port du voile est une question à la fois religieuse et de rapport entre les sexes : si on suit le principe de respect des religions, l’Islam doit être acceptée au sein des établissements scolaires comme les autres religions ; si on voit dans le voile la marque d’une subordination de la femme à l’homme, il faut l’interdire. A deux problèmes différents, deux réponses différentes. Mettre de côté un des deux problèmes ne me semble pas cohérent.
-
Archives
- décembre 2021
- juillet 2021
- juin 2021
- mai 2021
- avril 2021
- mars 2021
- février 2021
- avril 2020
- mars 2020
- février 2020
- janvier 2020
- octobre 2019
- septembre 2019
- août 2019
- juin 2019
- mars 2019
- janvier 2019
- décembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- juin 2018
- mars 2018
- février 2018
- décembre 2017
- septembre 2017
- juin 2017
- avril 2017
- mars 2017
- janvier 2017
- novembre 2016
- septembre 2016
- juillet 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- octobre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juillet 2015
- juin 2015
- avril 2015
- mars 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- août 2014
- juin 2014
- mai 2014
- mars 2014
- février 2014
- décembre 2013
- octobre 2013
- août 2013
- juillet 2013
- juin 2013
- avril 2013
- février 2013
- janvier 2013
- décembre 2012
- septembre 2012
- août 2012
- juillet 2012
- juin 2012
- mai 2012
- avril 2012
- mars 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- septembre 2011
- mai 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- mai 2010
- avril 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- août 2009
- juin 2009
- mai 2009
- février 2009
- novembre 2008
- mai 2008
-
Méta