Aujourd’hui nous vous proposons un épisode un peu particulier : Marie-Pierre et moi, nous nous recevons nous-mêmes et nous accueillons une troisième personne, que nous avions déjà interviewée, Sarah Delale. Nous avons en effet écrit un essai à trois qui vient de sortir le 21 avril aux éditions Amsterdam.
Il s’appelle Pour en finir avec la passion : l’abus en littérature et nous allons vous dire aujourd’hui de quoi il parle, comment le projet nous est venu et surtout comment nous avons chacune rencontrée une des oeuvres dont parle ce livre.
Dans cet épisode, nous vous parlons de Bel-Ami de Maupassant, du Rouge et le Noir de Stendhal et des Hauts de Hurlevent de Brontë.
Nous recevons Elodie Jauneau, historienne spécialiste des femmes dans l’Armée Française. Après avoir consacré une thèse de doctorat à la féminisation de l’armée française, Elodie Jauneau a publié plusieurs articles sur la place et la représentation des femmes dans différents conflits, comme la Seconde Guerre Mondiale et la Guerre d’Indochine. Nous avons eu le plaisir de lire ses travaux, qui ajoutent une pierre à notre connaissance de l’importance des femmes dans la société française, mais aussi de leur invisibilisation.
Aujourd’hui, nous recevons Corinne Beck, professeure émérite de l’Université de Valenciennes, spécialiste d’Histoire médiévale, au sujet du sexisme à l’université. Plusieurs enquêtes ont en effet été récemment menées qui montrent que les étudiants et les étudiantes sont la cible de bizutage dans les grandes écoles, mais ce que l’on sait et ce que l’on dit moins, c’est que le harcèlement moral et sexuel sévit également du côté du corps professoral. Il est donc temps de lancer un #MeTooUniversité.
Pour répondre à son appel à témoignage, envoyez-nous un mail à quiapeurdufeminisme@gmail.com !
Aujourd’hui nous enregistrons un épisode un peu spécial car nous allons parler de la situation de quelqu’un que je connais bien et qui est mon amie, Cécile Kohler détenue arbitrairement en Iran depuis le 7 mai 2022. Pour en parler, nous recevons aujourd’hui sa petite soeur, Noémie, qui se bat depuis des mois pour la faire libérer, Avec elle nous allons parler de la situation de sa soeur, des circonstances de son arrestation et de ce qui peut être fait pour accélérer son retour en France. (Élodie Pinel)
Bonjour et bienvenue sur Qui a peur du féminisme ?, le podcast qui met en valeur la culture féminine et féministe. Le manga est un genre en pleine expansion en France ; en 2021, une bande dessinée sur deux vendue en France était un manga et l’adaptation cinéma de One Piece s’est classé l’été dernier à la deuxième place des meilleures entrées… Pourtant, ce n’est pas dans les mangas que les femmes semblent a priori les mieux représentées. Faut-il s’en inquiéter ?
Pour en parler, nous recevons aujourd’hui Maeva Lopez, assistante éditoriale chez Soleil Manga pour parler des femmes dans les mangas. Après des études de lettres au cours desquelles elle écrit un mémoire sur la manière dont les mangas adaptent les classiques de la littérature européenne, Maeva a commencé sa carrière au sein de la maison d’édition Soleil Manga du groupe Delcourt comme assistante éditoriale en septembre 2021.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas les éditions Soleil, c’est la maison d’édition qui a publié la série The Legend Of Zelda, Splatoon ou encore Battle Royale… Des musts dans l’histoire des mangas !
Connaissez-vous Marguerite Porete, Madame de Graffigny, Olympe Adouard, Marie-Anne Barbier et Catherine Pozzi ?
La revanche des autrices de Julien Marsay va non seulement vous dire qui sont ces autrices mais surtout pourquoi vous ne les connaissez pas. Cet ouvrage n’est ni une anthologie ni une galerie de portraits mais une enquête mettant à jour les méthodes et les procédés qui ont permis durant des siècles de systématiquement caricaturer, cacher ou silencier les autrices.
Invité dans notre podcast, Julien Marsay nous présente des exemples de ces méthodes et de ces procédés d’invisibilisation.
Ce qui arrive backstage est une histoire d’emprise au temps du coronavirus. Journaliste culturelle précaire faisant ses premiers pas de chroniqueuse TV dans une émission à succès, la jeune L. croise le chemin d’un animateur radio célèbre… Ce n’est pas du tout la rencontre qu’elle espérait.
Élodie Pinel nous explique pourquoi et pour qui elle a écrit ce récit et ce qu’elle espère ensuite!
Écoutez également l’interview d’Élodie pour Saisons de culture.
Notre invitée est Karin Bernfeld, écrivaine, actrice, docteure en sémiologie des textes et des images. Ses écrits nous interrogent sur le corps, l’écriture soi, l’identité à travers la sexualité, l’adolescence, les troubles alimentaires, la pornographie….
La pornographie est le sujet principal de Plainte contre X, un monologue. Estelle connue dans le monde de la pornographie sous le nom de Roxanne Wolf, dénonce tous ceux qui l’ont violée et agressée : ses parents, son premier petit ami, ses partenaires, les producteurs, les consommateurs de films pornographiques…
Du 10 août au 17 novembre 2022 s’est tenu le procès de Benjamin Mendy, accusé de sept viols, d’une tentative de viol et d’une agression sexuelle.
En lisant les comptes-rendus du procès dans la presse, des figures littéraires me sont apparues. A qui le footballeur pourrait-il s’identifier pour se défendre?
Séducteur?
Au début du procès, il est décrit comme un don juan. Il se serait vanté d’avoir couché avec 10 000 femmes (The Guardian, 18 août). Il ne confirmera pas ce chiffre mais ne cachera pas rechercher de nombreuses partenaires. Il ne veut pas de relations sérieuses mais seulement des coups, parfois plusieurs la même soirée. Pourrait-on le comparer au célèbre séducteur de Séville qui fait l’éloge de l’inconstance? « Toutes les belles ont droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs »(Dom Juan, Molière, acte I scène 2). Ce serait un choix de défense maladroit : de Tirso de Molina à Erik-Emmanuel Schmitt en passant par Molière et Dumas, don Juan s’appuie tantôt sur le mensonge tantôt sur la force pour violer.
Outsider?
« Je sais que je ne suis pas Brad Pitt. Si elles s’approchaient de moi, ce n’était pas pour mon look… Mais parce que j’étais footballeur. » (L’Équipe, 8/11/2022). Ces propos rapportés du défenseur mancunien me font songer à Heathcliff, le héros d’Emily Brontë qui affirmait qu’il ne serait jamais beau sans les yeux bleus et les cheveux blonds d’Edgar Linton (Hurlevent, Folio, p. 99). Moqué et rejeté pour son apparence physique plus encore que pour ses origines inconnues, Heathcliff doit devenir riche pour plaire. Là encore mauvais choix de défense : Heathcliff retourne la violence reçue, maltraite sa femme et vampirise son entourage.
Tout au long du procès, la figure qui s’impose le plus est celle du dandy. Promis à un brillant avenir, il se perd, étourdi par les promesses de gloire et de fortune : fêtes arrosées jusqu’au petit matin, sexe non-protégé, non-respect du confinement (L’Équipe, 22/09/2022, 8/11/2022). Benjamin Mendy dandy du XXIème? Stendhal n’avait-il pas trouvé dans un fait divers le modèle de Julien Sorel? Oui, mais Sorel est un féminicide… Encore une fois mauvaise défense.
Choisir une héroïne
La littérature regorgeant de héros masculins toxiques, Mendy a donc tout intérêt à puiser du côté des héroïnes pour soutenir son innocence
Je suggérerais Albertine qui a été accusée sans preuve et emprisonnée par le narrateur de La Prisonnière de Proust, et qui, surtout demeure une énigme. On sait peu de choses d’elle, tout comme on sait peu de choses de Benjamin Mendy. Tout ce que l’on sait d’eux, c’est ce que les autres en disent.
Depuis le début de l’affaire, le footballeur se tait et laisse les autres parler de lui. La structure du procès renforce son silence en le mettant à la barre en dernier. Lorsqu’enfin il parle, c’est en anglais et d’une voix à peine audible (L’Équipe, 8/11/2022). Ses mots semblent répétés à l’avance et sont, de plus, tronqués par les compte-rendus de la presse. Telle Albertine ou Manon Lescaut, Benjamin Mendy est le héros silencié de l’histoire qui porte son nom.
Au moins il a son nom.
Les femmes qui l’accusent n’ont ni renommée ni même un prénoms. Elles sont désignées par un numéro. En dehors du procès, Benjamin Mendy est champion du monde, chevalier de la légion d’honneur, ex défenseur le plus cher de l’histoire… Et les femmes en face sont 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7. Leur anonymat est protégé bien sûr mais on se demande comment elles peuvent écrire une histoire qui porte le nom de celui qu’elles accusent ? Qui se souvient d’Elvire dans Dom Juan ou de Cordélia dans Le journal du séducteur ?
Romantique, romanesque ou perverse? Qu’est-ce que la méthode Roméo? En quoi cette méthode de la police politique est-allemande se distingue-t-elle des autres méthodes impliquant le sexe et l’espionnage?
Mirjam Houben: Agentinnen aus Liebe: psychologische Betrachtung der Romeomethode. In: Sven Litzcke (Hrsg.): Nachrichtendienstpsychologie (= Beiträge zur Inneren Sicherheit). Fachhochschule des Bundes für Öffentliche Verwaltung, Brühl/Rheinland 2003
Marianne Quoirin, Agentinnen aus Liebe: Warum Frauen für den Osten spionierten, édition berolina, 2017.