Elizabeth Barrett naît en 1806 à Durham en Angleterre. Quatre éléments se détachent de sa biographie : une précocité intellectuelle, une maladie incurable, un père autoritaire et une passion amoureuse.
Une précocité intellectuelle. Elizabeth lit Shakespeare, Homère et Milton avant l’âge de dix ans et écrit à l’âge de douze ans un poème épique, The battle of Marathon, publié anonymement en 1819. D’autres recueils toujours anonymes suivent témoignant de ses progrès artistiques et intellectuels. Ses poèmes reflètent ses préoccupations métaphysiques et religieuses, mais aussi sa connaissance des classiques grecs et des idées des Lumières. Ce n’est qu’à l’âge de trente-deux ans qu’elle publiera sous son nom Le séraphin et autres poèmes. Les critiques lui seront dès lors toujours favorables et Elizabeth est reconnue par ses pairs, comme en témoigne son importante correspondance avec des personnalités de son temps, dont le poète William Wordsworth. La première publication des Poèmes en 1844 font d’elle l’un des poètes les plus connus du pays. L’ouvrage connaîtra par la suite trois rééditions en 1850, 1853 et 1856.
Une maladie incurable. En 1821, Elizabeth tombe malade et le médecin lui prescrit de l’opium. Ce remède et les séquelles de la maladie, ainsi que le chagrin causé par la mort de sa mère et de son frère, feront d’Elizabeth une femme à la santé fragile, souvent contrainte de garder la chambre.
Un père autoritaire, une passion amoureuse. Cette réclusion convient à son père, un homme autoritaire qui interdit à ses enfants de se marier. Aussi quand le poète Robert Browning décide de l’épouser en 1846 après plus d’un an de correspondance amoureuse, il doit le faire en secret avant de l’enlever en Italie. De cette histoire d’amour Elizabeth a tiré son œuvre la plus célèbre, les Sonnets portugais, publié en 1850. L’année précédente, la poétesse a donné naissance à un fils, Robert Wiedemann, après plusieurs fausses couches. Elle meurt à Florence en 1861.
Un engagement politique. Ses dix dernières années sont marquées par un intérêt important pour la politique italienne qui se retrouve dans ses œuvres qui dénonce l’oppression autrichienne : Les fenêtres de la Casa Guidi (1851), Poèmes d’avant le Congrès (1861). Ce dernier ouvrage a été mal accueilli en raison de son engagement.
Aurora Leigh
Rédaction et sujet. Aurora Leigh paraît en 1857. Ce roman en vers blancs (blank verses) raconte l’itinéraire d’une artiste, la narratrice éponyme, depuis sa naissance jusqu’à ses trente ans. Après la mort de sa mère italienne et de son père, Aurora, treize ans, est confiée à sa tante qui vit en Angleterre selon des principes stricts et traditionnels. A vingt ans, la jeune fille refuse la demande en mariage de son cousin Rommey car elle ne veut pas renoncer à sa vocation de poète. Elle parviendra en effet à se faire connaître dans le monde littéraire et finira par retrouver son promis.
Réception et féminisme. Le roman est peu remarqué par ses contemporains et semble voué à l’oubli face aux Sonnets portugais. Virginia Woolf cependant le distingue préfigurant l’intérêt que les féministes vont lui porter par la suite. Woolf voit en Aurora “with her passionate interest in the social questions, her conflict as artist and woman, her longing for knowledge and freedom, is the true daughter of her age”. Les féministes en effet saluent la dénonciation de la domination masculine dans la société victorienne et voient dans l’itinéraire d’Aurora une préfiguration de l’émancipation féminine
Elizabeth Barrett Browning n’a pourtant jamais revendiqué un engagement féministe : le roman se termine d’ailleurs par une célébration du mariage.
Bibliographie sélective :
Les sonnets portugais, Gallimard, « Poésie » n°281, 1994, 9782070328192, 7,60 €.
http://www.poemofquotes.com/elizabethbarrettbrowning/
Aurora Leigh, Penguin, « Adult paperback » , 2006, 9780140434125, 15 €
http://digital.library.upenn.edu/women/barrett/aurora/aurora.html
Pour aller plus loin :
http://www.online-literature.com/elizabeth-browning
http://www.victorianweb.org/authors/ebb/ebbio.html
http://www.florin.ms/ebbwebsite.html
http://www.poets.org/poet.php/prmPID/152
Texte de Daisy, 03/05/09.
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