« J’aimais une ombre » écrit Just, exalté. Nous retrouvons ici ce paradoxe romantique : la femme aimée est le personnage principal mais elle n’est pas là, soit parce qu’elle est morte, soit parce qu’elle n’est pas intéressée.
Ici la conclusion du roman, Just n’aimait pas une ombre mais une femme qu’il épouse, donne tort aux romantiques. Il est mieux d’aimer pour de vrai. Il est mieux d’aimer une femme réelle qu’un fantôme.
Si traiter les femmes comme des fantômes est une manière de maltraiter les femmes comme nous le soupçonnons en lançant cette série de discussion, alors George Sand en refusant de les traiter comme des fantômes les traite bien. Elle dénonce d’ailleurs le mariage forcé qu’a subi Mme d’Ionis et lui permet à la fin du roman un mariage d’amour.
Cette fin heureuse est aussi une critique du romantisme où les histoires d’amour se finissent mal.
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Méta
Les femmes chez George Sand détournent l’invisibilité dans laquelle elles sont placées habituellement pour en faire un jeu et un piège, et pour transformer le mariage arrangé en mariage d’amour. Le paradoxe romantique en question de la femme lointaine remonte en fait aux troubadours et à “l’amour de loin” pour une dame effectivement éloignée géographiquement, ou tout simplement inaccessible socialement, quand elle n’est pas tout simplement indifférente, comme la Laure de Pétrarque. Les romantiques se sont en effet ré-appropriés ce motif poétique médiéval, eux qui étaient de fervents lecteurs des romans et poèmes du Moyen Age. L’attrait pour les histoires, folkloriques, de fantômes, est aussi un pont vers cet âge fantasmé, très développé au XIXe dans les romans gothiques, qui se placent pour certains dans le mouvement du “romantisme troubadour”.