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[club] Fanny Mendelssohn : Sœur de

Une fois n’est pas coutume. Fanny n’a pas été empêché de publier par son mari, qui lui était peintre. Il l’a au contraire encouragé. Il l’a représentée en Myriam. Ce sont son père et son frère qui se sont opposés à ce que Fanny devienne une compositrice professionnelle.

Fanny était très proche de son frère Felix Mendelssohn. D’après les biographes leur relation était fusionnelle, le frère meurt d’ailleurs six mois après sa sœur d’une attaque comme elle. Cependant, il l’a toujours encouragé à demeurer une amateur : jalousie ? préjugés ?

Une réponse sur « [club] Fanny Mendelssohn : Sœur de »

La relation entre frère et soeur est en effet assez singulière dans leur cas ; je relève aussi que l’on présente Fanny comme « Mendelssohn » alors que son nom de femme mariée est « Hensel ».
La raison est bien sûr la musique : Félix et Fanny sont tous deux compositeurs, ils s’illustrent particulièrement au piano et développent des musiques très proches sur le plan de la sensibilité et de la couleur (par-delà la seule référence au romantisme). La musique de Fanny est peut-être légèrement moins tourmentée, sensible sans grandiloquence… Mais celle de Félix est également très subtil. Et c’est indéniablement fascinant, pour un chercheur ou tout simplement un auditeur, de repérer une telle affinité entre deux artistes, liés par ailleurs par le sang.
Cela me fait penser à deux choses : le lien entre Paul et Camille Claudel, d’une part (que nous n’avions pas exploré d’ailleurs) ; les personnages de chanteurs vénitiens de Consuelo de George Sand, qui sont présentés comme liés par un lien quasi fraternel (Sand et Chopin ont d’ailleurs vécu en frère et soeur pendant la majeure partie des 9 ans de leur couple). On parle également d’âme soeur, la relation fraternelle étant vue comme le paradigme de la correspondance spirituelle : sans doute en va-t-il ainsi quand il s’agit de création artistique.
Et si la collaboration artistique heureuse, ou tout simplement l’entente sur ce plan, devait davantage se penser en termes de fraternité (ou de sororité) que d’amour ? Le cas Mendelssohn ne va pas vraiment dans ce sens, vu l’interdit posé par Félix à sa soeur. Mais il semble en tout cas gage, habituellement, d’une plus grande liberté et d’un meilleur équilibre. Comme si, a contrario, la relation amoureuse comportait toujours un risque de fusion et dévoration, car de domination sous-jacente. Est-ce lié à la sexualité ?

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