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[club] Matthieu-Castellani – Réserves

Je suis gênée quand on parle de féminin et de masculin dans l’écriture… Qu’est-ce qu’on appelle féminin? N’est-ce pas des qualités que les stéréotypes attribuent généralement aux femmes? Je vois bien que Gisèle Matthieu-Castellani fait preuve de prudence, qu’elle précise qu’il y a du féminin chez les hommes… Mais pourquoi maintenir cette différence?.. En quoi l’oralité d’un discours serait plus féminin par exemple??

Je n’ai peut-être pas tout compris dans la démonstration. Il est vrai que je suis toujours gênée quand on cherche à définir le féminin en dehors d’un cadre biologique…

Je sais qu’il y a aussi un danger à proclamer l’égalité absolue des hommes et des femmes, que les points de vue peuvent être biaisés du fait de son sexe (de même que sa position sociale, âge etc), que le risque est aussi, puisque les hommes et les femmes sont égaux, de ne lire que les hommes, et pas les femmes… Tout de même, je suis contre le concept d’écriture féminine ou même de marques du féminin…Pourquoi ce bookclub me dira-t-on? Pourquoi étudier les femmes? Pour leur redonner la place que des préjugés sexistes leur ont refusées, par souci de justice. Pour prouver que les femmes savent écrire, peuvent écrire et être originales…

Mais je ne crois pas que cette problématique de l’originalité soit proprement féminine…Je pense que la problématique de l’originalité se trouve aussi chez les auteurs hommes à la Renaissance… La création artistique revient toujours à s’approprier un héritage et une technique, et à y apporter quelque chose de neuf… Et bien sûr ce quelque chose de neuf est fonction de qui on est, de son sexe mais pas seulement…. Ainsi je pense que le texte d’une femme sera plus proche de celui d’un homme ayant reçu la même éducation, ayant une histoires familiale semblable et vivant dans la même époque, la même culture, que de celui d’une femme d’une autre époque ayant vécu dans un autre pays et ayant reçu une autre éducation.

Une réponse sur « [club] Matthieu-Castellani – Réserves »

Je suis d’accord avec toi sur l’idée que l’éducation prime sur la donné biologique de départ.
Si l’on en revient à la Renaissance : dans la mesure où l’éducation reçue par les femmes étaient alors différente de celle des hommes, leur écriture n’était-elle pas destinée à être elle aussi différente ?
Il y a aussi que, dans un temps où la question de l’émancipation sociale se pose, celle de l’émancipation littéraire émerge: se libérer du joug masculin dans la vie pour pouvoir écrire pouvait alors exiger de chercher une façon à soi d’écrire. De là à qualifier ce style de « féminin », il n’y a qu’un pas…
Mais le style étant d’abord personnel, propre à chaque individu, il est de toutes façons difficile de le qualifier de « feminin » ou de « masculin » ! C’est du moins ce qu’il me semble.
Enfin, le choix d’écrire des poèmes amoureux plaçait nécessairement les femmes écrivains de l’époque dans une situation où les thèmes développés dans leur poème allait être lié à leur position sociale de femme : dans ce cas, ce n’est plus le sytle qui est féminin, mais le thème abordé (ie la position de l’amante, cf « La lyre de Sappho 1.).

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