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[club] Emily Dickinson – Poems : We never know

We never know we go when we are going –
We jest and shut the Door –
Fate – following – behind us bolts it –
And we accost no more –

Ce court poème, justement parce qu’il est bref, me semble illustrer l’idée d’irréversibilité propre à toute séparation définitive (et, par conséquent, à la mort). A travers une seule image, celle de la porte qui se ferme, c’est tout le drame de l’éloignement et de la séparation qui est manifesté : la porte empêche toute communication, elle s’oppose au regard, au toucher, voir à la voix. Je suis aussi très sensible à l’ironie (que tu avais relevée à propos d’un autre poème, même si ici c’est une ironie pessimiste, un peu résignée) à l’œuvre dans ce texte : alors même qu’un drame se joue (une séparation définitive), nul ne s’en rend compte, et nul n’agit conformément à ce drame. Ce qui est, en réalité, solennel, est vécu comme quelque chose d’anodin : on plaisante au moment de fermer la porte, ne s’apercevant pas de ce qui est en train de se passer – le destin la verrouille derrière nous, et on ne revient plus (sic). Il y a donc toujours un décalage entre ce qui se passe en vérité et la perception qu’on en a : on ne peut comprendre pleinement les événements qui nous changent qu’une fois qu’ils sont passés, et que le changement est entériné. Ceci installe dans une attitude de nostalgie vis-à-vis d’un passé perdu, et peut distiller une certaine angoisse vis-à-vis du futur : car comment savoir profiter, à l’avenir, d’un « dernier » moment, puisqu’on ne pourra savoir qu’il était le dernier que quand il sera (déjà) trop tard ?

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[club] Emily Dickinson – Poems : My letter to the world

This is my letter to the world,
That never wrote to me,–
The simple news that Nature told,
With tender majesty.
Her message is committed
To hands I cannot see;
For love of her, sweet countrymen,
Judge tenderly of me!

Je ne sais pas pourquoi mais ce poème me touche beaucoup. En le lisant je me sens proche de l’auteure. Il exprime à la fois l’indifférence du monde et l’amour du poète. Elle aime ces mains qu’elle ne connaît pas et qui ne lui répondront pas.
Je pense aussi qu’il faut voir dans ce poème une métaphore du rapport entre le poète, ses œuvres et ses lecteurs. Ils ne lui répondront pas 1) parce qu’elle ne les connaît pas 2) parce qu’elle aura des lecteurs après sa mort. Elle leur demande de la juger tendrement. Cela exprime une angoisse à publier : en publiant ses poèmes c’est elle-même qu’elle livre à des inconnus dont elle ne peut rien pour corriger le jugement. Et s’ils la comprenaint mal ?

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[club] Emily Dickinson – Poems : Un poème sur Charlotte Bronte

Charlotte Brontë’s Grave.

ALL overgrown by cunning moss,
All interspersed with weed,
The little cage of ‘Currer Bell,’
In quiet Haworth laid.
This bird, observing others,
When frosts too sharp became,
Retire to other latitudes,
Quietly did the same,
But differed in returning;
Since Yorkshire hills are green,
Yet not in all the nests I meet
Can nightingale be seen.
Gathered from many wanderings,
Gethsemane can tell
Through what transporting anguish
She reached the asphodel!
Soft fall the sounds of Eden
Upon her puzzled ear;
Oh, what an afternoon for heaven,
When ‘Brontë’ entered there!

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[club] Emily Dickinson – Poems : For Death

For death- or rather
For things’ twould buy
This- put away
Life’s Opportunity-

The Things that Death would buy
Are Room-
Escape fom Circumstances
And a Name.

With Gifts of life
How Death’s Gifts may compare
We know not-
For the Rates- lie there

Ce poème me touche. Je ne sais trop expliquer pourquoi car j’avoue mal le comprendre. Est-ce une condamnation du suicide ?? Je ne pense pas. La mort apporte « achète » des dons : espace, fuite et réputation. Pourquoi « achète » ? Avec quoi et à qui ? Peut-être parce qu’on paie le prix de sa vie. Elle explique que la mort peut être préférée mais qu’on ne peut pas savoir si c’est un bon choix vu que personne n’est revenu pour témoigner touche d’irnie).

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[club] Emily Dickinson – Poems : Impression générale

Le style est très particulier. Je n’aime pas particulièrement. Très peu de poèmes me touchent. Je suis perplexe quant à l’analyse, ce n’est pas comme un roman. Je pense qu’Emily Dickinson avait une conception de la création littéraire proche de la nôtre. Elle écrivait pour elle, pour ses proches sans véritable souci de plaire ou d’être publiée. C’est ce qui me plait le plus chez cette auteure et ce que je trouve de plus féministe chez elle.
Mots pour qualifier les poèmes de Dickinson : brièveté, humour, émotion, désespoir (parfois il me semble qu’elle a perdu la foi, elle exprime en tout cas une distance avec la religion).
Thèmes dominants de l’œuvre : mort, absence, nature, temps.
J’ai choisi deux poèmes qui m’ont touchés.

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[club] Emily Dickinson – Poems : Edition

Vivre avant l’éveil, édition bilingue Arfuyen « textes anglais », Paris, 1989. Postface de Margherita Guidacci.

+ poèmes en lignes sur http://www.online-literature.com/dickinson/

J’en avais lu il y a quelques années.

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[club] George Eliot – Middlemarch : The Women Question

Quelques mots de George Eliot sur la question des femmes, qui montrent les limites de son féminisme :
“There is no subject on which I am more inclined to hold my peace and learn, than on the « Women Question ». It seems to me to overhang abysses, of which even prostitution is not the worst. Conclusions seem easy as we keep large blinkers and look in the direction of our own private path.
But on one point I have a strong conviction, and I feel bound to act on it, so far as my retired way of life allows of public action. And that is, that women ought to have the same fund of truth placed within their reach as men have…
I have been made rather miserable lately by revelations about women, and have resolved to remain silent in my sense of helplessness.”
Il s’en dégage une sorte de féminisme “élististe” (à la Françoise Giroud ?), qui peut ne pas être tout à fait exempt d’une certaine misogynie (cf, à nouveau, le traitement du personnage de Rosamond).

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[club] George Eliot – Middlemarch : Autre interprétation possible

J’ai l’impression qu’en épousant Casaubon, Dorothea épouse, en quelque sorte, la « carrière » intellectuelle qu’elle ambitionne – Casaubon étant alors lu comme la figure allégorique de la vocation à l’étude et au savoir. Mais cette vocation est ingrate, insatisfaisante, et l’isole plutôt qu’elle ne l’ouvre au monde (voir l’échec du mariage entre Dorothea et Casaubon). C’est autrement qu’elle doit apprendre à vivre ses aspirations, et cette autre manière de les suivre serait incarnée par Ladislaw, qui devient un homme politique, mettant son intelligence au service des autres. La bonne manière de se servir de son intelligence serait-elle donc l’altruisme et non l’érudition solitaire et égoïste ? On retrouverait alors une vision de l’écriture proche de celle de George Sand.

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[club] Adaptations cinématographique des oeuvres étudiées

Jane Eyre (1934, William Christy Cabanne)
Jane Eyre (1957)
Jane Eyre (1971, Delbert Mann)
Jane Eyre (1996, Franco Zeffirelli)
Jane Eyre (1997, Robert Young- pour la TV)

Wuthering Heights (1939, William Wyler)
Wuthering Heights (2003, Suri Krishnamma- comédie musicale pour MTV)
Wuthering Heights (1985, Jacques Rivette)
Wuthering Heights (1992, Peter Kosminsky)

PRIDE and PREJUDICE
1940 Robert Z. Leonard
1995 Simon Langton (pour la TV avec le beau Colin!!)
2005 Joe Wright

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[club] George Eliot – Middlemarch : Avis de Virginia Woolf

“the magnificient book which all its imperfections is one of the few english novels for grown up people”