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[club] Fates&Furies : Lady MacBeth

Le personnage de Mathilde me fait un peu penser à celui de Lady McBeth (c’est sans doute la tonalité shakespearienne du roman qui veut cela, et ses nombreuses références au théâtre en général et à Shakespeare en particulier) : elle guide son mari, semble son meilleur soutien, mais tient en fait à la fois du Pygmalion féminin et du démon manipulateur.

Au cinéma, en version plus light, on peut retrouver une telle histoire dans M. et Mme Adelman de N. Bedos (2016).

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[club] Fates&Furies : Destin

Le roman pose la question du destin : peut-on échapper à son enfance ? peut-on décider de son destin ? La famille de Lotto le voit génial. Ça marche, mais pas tout à fait… L’avantage de l’admiration reçue est qu’il ne doute pas un instant qu’il mérite la gloire qui lui tombe dessus. La famille de Mathilde/Aurélie voit en elle le mal incarné. Oui, mais pas à ce point.
On peut élargir cette question du destin à ce qui nous préoccupe dans les discussions de ce bookclub : peut-on échapper à son genre? Peut-on échapper aux préjugés et aux rôles attachés à son genre biologique?

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[club] Fates&Furies : Création et maternité

Lancelot s’empêtre dans le discours traditionnel sur la différence des genres. Il prétend que les femmes ne peuvent pas créer des œuvres, car elles créent la vie. « if a woman chooses to spend hers [time] on creating actual life and not imaginary life that’s a glorious choice » « women have turned their creative energy inward, not outward ».

Or Mathilde n’a pas d’enfant. Dans la seconde partie, on apprend que c’est par choix, qu’elle a avorté une fois (p. 273-4). Cependant, la vie de Mathilde n’est pas exempte de création : elle s’est créée. Elle a lentement, patiemment créé Mathilde et fait disparaître Aurélie. Puis elle a aussi créé Lancelot. Elle a vu le potentiel de sa première pièce, elle a fait les corrections nécessaires, elle a manipulé ses émotions à plusieurs reprises…

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[club] Fates&Furies : Problème d’identité

Durant la première partie, Mathilde est la femme de Lotto. Il est difficile de la définir autrement. C’est son identité. Elle lui est entièrement dévouée et il la voit comme une sainte, même si vers la fin de la première partie, son admiration semble ébranlée.
La deuxième partie du livre pose une question : qu’est-ce qui arrivent aux femmes de génie quand le génie meure. Le livre propose une réponse à travers la voix de la compagne de Gertrude Stein, Alice B. Toklas p. 373 : « I am nothing but a memory of her ». Mathilde est autre chose que le souvenir de Lotto, parce qu’elle est aussi Aurélie… Elle a sa vengeance. Elle est aussi vengeance et colère. La deuxième partie du roman découvre les secrets de Mathilde : elle gagne une identité. Pendant toute la première partie, elle était active, prenait des décisions, existait. Elle est en fait un personnage bien plus intéressant que Lotto p. 272 « She was the interesting one ».