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[club] Marie de Gournay – Censurée?

Une nouvelle fois nous sommes face à une auteure mal connue, et il semble qu’on ait voulu la censurer, minimiser la qualité et l’importance de son oeuvre.

On a voulu la reléguer au rang d’amie de Montaigne. On a voulu nier qu’elle était créatrice, auteure. On a voulu nier qu’elle pouvait penser par elle-même.

Or Marie est une auteure, créatrice, penseuse. Autonome.

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[club] Marie de Gournay – Une lecture partisane ?

Un certain nombre d’auteurs sont allégués par Marie de Gournay comme des autorités à imiter et en lesquelles avoir confiance, parmi lesquels on trouve quelques philosophes : Platon expose l’égalité des sexes dans la République, c’est un bon point pour la cause des femmes. Quant à Aristote, il « n’a point contredit l’opinion qui favorise les dames » selon Marie de Gournay… Ce qui est une curieuse façon de lire la Politique, où il est dit que la femme a, comme l’esclave, une âme faite pour servir et non pour commander !

Une autorité plus curieuse pour l’époque : Montaigne, qui n’a pas alors obtenu les galons dont il jouit aujourd’hui. Montaigne est mort au moment où Marie de Gournay rédige son Egalité des hommes et des femmes, il ne peut donc contredire son auteur… En aurait-il été tenté ? En effet, Marie de Gournay met en avant que si Montaigne observe qu’il est rare de trouver des femmes « dignes » de commander, cela est la faute de leur éducation. Or Montaigne a écrit dans les Essais qu’il ne servait à rien d’instruire les femmes à autre chose qu’à être de bonnes épouses…

Marie de Gournay ferait-elle une lecture partisane des philosophes ?

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(club) Marie de Gournay – Portraits de femmes illustres

Pour Marie de Gournay, la femme « se peut dire grand homme » : elle refuse les propos de ceux pour qui les femmes les plus illustres ne seraient parvenus qu’à ce qu’un homme du « commun » peut accomplir et défend l’existence de « grands hommes » femmes. Elle s’applique ainsi à citer un certain nombre de femmes illustres, comme les philosophes grecques Hypathie, Thémisthoclée, Théano, Damo, Cornélie…

En inventoriant les femmes remarquables des temps passées, Marie de Gournay s’inscrit dans une tradition forte au XVIIe siècle, celle de la galerie des femmes illustres, à laquelle s’est par exemple adonné Gilles Ménage, proche des Précieuses. Elle montre ainsi par l’exemple que le sexe féminin fut acclamé comme capable des plus grandes réalisations de l’esprit par le sexe masculin lui-même, au travers de ses représentants les plus respectés par ses contemporains (Socrate, Cicéron…).

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(club) Marie de Gournay – Egalité plutôt que supériorité

S’érigeant contre la mode de son temps qui poussait certains à se positionner, dans la Querelle des femmes, comme « champions des dames » et à célébrer la supériorité féminine, Marie de Gournay préfère insister sur l’égalité des sexes. Pour le justifier, elle ne met pas en avant la rationalité ni une quelconque stratégie argumentative (elle aurait peut-être pu observer que prêcher la supériorité féminine aurait été s’exposer à des moqueries et prendre le risque de ne pas être pris au sérieux ?). Non : ce qu’elle argue, c’est qu’elle ‘fuis toutes extrêmités » (p. 21).

C’est donc au nom d’un idéal, moral, de modération que Marie de Gournay prend fait et acte pour l’égalité des sexes. Mais c’est aussi parce qu’un extrême en appelle un autre, et qu’à trop célébrer la femme, on prépare le terrain pour l’exclure : le risque, c’est de « confiner » les femmes à la « quenouille ».

On peut en effet contester l’idéal de modération qu’affiche Marie de Gournay : ne qualifie-t-elle pas les critiques des femmes de »roulades » ?