Catégories
discussions

[club] Marguerite de Navarre – Une réflexion sur le viol

Beaucoup de nouvelles mettent en scène ce que nous qualifions aujourd’hui de viol. Je trouve saisissant à quel point elles posent des questions toujours d’actualité : reste-t-on pur si on ne consent  pas ? A quel point résister est-ce ne pas consentir ? Est-ce que la surprise est du viol ?…

Catégories
discussions

[club] Marguerite de Navarre – Encore une œuvre mésestimée ?

Les nouvelles ont été qualifiées de mineures ou d’érotiques, un moyen de les éloigner du premier plan.

Parce que l’auteure est une femme?

Catégories
discussions

[club] Marguerite de Navarre – Difficulté des rapports hommes/femmes

Les rapports qui se tissent entre hommes et femmes dans l’Heptaméron sont parfois très violents.

Les hommes sont parfois montrés comme violents dans l’expression de leur désir : les personnages de violeurs sont nombreux (2e nouvelle, 4e nouvelle, 5e nouvelle…) et les hommes qui ne contrôlent pas leur désir et en arrivent à avoir des relations sexuelles avec leur soeur (33e nouvelle) ou leur mère (30e nouvelle) ne sont pas en reste… D’autres meurent d’avoir trop aimé, sans espoir de retour (9e nouvelle) et représentent ainsi le « parfaicte amour », mais un amour… impossible à vivre !

Les femmes, de leur côté, l’emportent par leur ruse, que ce soit pour échapper au viol (5e nouvelle), pour dissimuler leur adultère (6e nouvelle) ou pour prévenir celle de leur mari (8e nouvelle). Mais elles peuvent aussi être excessives dans les épreuves qu’elles imposent à leurs prétendants, et les perdre  à cause de cette trop grande exigence (59e nouvelle). Entre méfiance et confiance, la mesure est difficile à trouver pour les femmes !

Les nouvelles de l’Heptaméron ne disent-elles pas toutes, au fond, la difficulté de la rencontre et de la coïncidence entre homme et femme ?

Catégories
discussions

[club] Marguerite de Navarre – Crudité et féminité

La plupart des nouvelles de l’Heptaméron traitent des relations hommes/femmes, de manière directe et parfois surprenante pour nous autres qui nous croyons « modernes » – c’est en tout cas ce qu’il me semble.

La sexualité est en effet omniprésente dans ces histoires, et abordée franchement, sans détour ni tabou ; or cela cadre assez peu avec notre idée du rapport que devrait avoir la soeur d’un roi, pieuse et ayant écrit un traité mystique (le Miroir de l’âme pécheresse), avec le corps et la sexualité ! Sans doute suffit-il de se rappeler de Montaigne et de Rabelais pour comprendre que le rapport de la Renaissance au corps est beaucoup plus libre que celui qui s’est institué au XVIIe siècle, mais il n’en reste pas moins que la liberté de ton déployé par Marguerite de Navarre me semble, au début, surprenante.

Catégories
discussions

[club] Marguerite de Navarre – Sources, postérité et originalité de l’Heptaméron

Le projet général de l’Heptaméron a sa source dans le Décaméron de Boccace, recueil de nouvelles qui traitent beaucoup des relations hommes/femmes.

Un certain nombre d’histoires sont inspirées de fabliaux, c’est-à-dire de courtes pièces de théâtre comiques, médiévaux – comme par exemple celle du mari qui veut coucher avec sa chambrière et que sa femme piège, puisqu’elle se déguise en ladite chambrière (8e nouvelle). On retrouve d’ailleurs ce stratagème jusque chez Beaumarchais, dans Le mariage de Figaro, où le comte Almaviva veut séduire sa domestique, Suzanne, et où sa femme, Rosine, le prend au piège en se déguisant en Suzanne.

Ce qui est original, c’est que ce soit une femme qui soit l’auteur de ces histoires volontiers licencieuses. Le patronage féminin est d’ailleurs redoublé, à l’intérieur du récit, par le fait que ce soit une femme, dame Oisille, qui ait été consultée pour cautionner et organiser ce jeu de narrations.

Mais c’est peut-être là, aussi, que l’originalité faiblit un peu – car ne retrouve-t-on pas là une organisation proche des « cours d’amour » des 12e et 13e siècle, dans lesquelles c’est une femme (Aliénor d’Aquitaine, par exemple) qui conduit les débats sur ce que doit être le parfait amour (« fin amor », appelé « amour courtois » depuis le 19e s.) ? On rejoint ainsi une tradition qui se poursuivra, cette fois, jusqu’aux Précieuses et leurs débats sur l’amour au sein des salons littéraires.