Elisabeth Badinter indique, dans sa préface, que Louise d’Epinay a commencé à écrire sur l’injonction de son amant, Grimm. Est-ce à dire qu’elle n’ait pas éprouvé de vocation littéraire par elle-même ? Ou bien que son envie d’écrire avait besoin d’être soutenue par les encouragements d’un tiers ?
L’Histoire de Madame de Montbrillant est une autobiographie déguisée. Badinter y voit même une justification de la vie de Mme d’Epinay avant sa rencontre avec Grimm, rédigée à l’attention de celui-ci. Là encore, c’est un tiers (et le même tiers) qui motive l’écriture. L’entreprise littéraire de Mme d’Epinay serait-elle donc dépourvue d’autonomie ?
J’indiquerai des pistes de réponses à cette question au moment d’examiner l’originalité de son œuvre.
-
Archives
- décembre 2021
- juillet 2021
- juin 2021
- mai 2021
- avril 2021
- mars 2021
- février 2021
- avril 2020
- mars 2020
- février 2020
- janvier 2020
- octobre 2019
- septembre 2019
- août 2019
- juin 2019
- mars 2019
- janvier 2019
- décembre 2018
- octobre 2018
- septembre 2018
- juin 2018
- mars 2018
- février 2018
- décembre 2017
- septembre 2017
- juin 2017
- avril 2017
- mars 2017
- janvier 2017
- novembre 2016
- septembre 2016
- juillet 2016
- février 2016
- janvier 2016
- décembre 2015
- novembre 2015
- octobre 2015
- septembre 2015
- août 2015
- juillet 2015
- juin 2015
- avril 2015
- mars 2015
- janvier 2015
- décembre 2014
- novembre 2014
- octobre 2014
- août 2014
- juin 2014
- mai 2014
- mars 2014
- février 2014
- décembre 2013
- octobre 2013
- août 2013
- juillet 2013
- juin 2013
- avril 2013
- février 2013
- janvier 2013
- décembre 2012
- septembre 2012
- août 2012
- juillet 2012
- juin 2012
- mai 2012
- avril 2012
- mars 2012
- janvier 2012
- décembre 2011
- novembre 2011
- septembre 2011
- mai 2011
- février 2011
- janvier 2011
- décembre 2010
- octobre 2010
- septembre 2010
- mai 2010
- avril 2010
- janvier 2010
- décembre 2009
- août 2009
- juin 2009
- mai 2009
- février 2009
- novembre 2008
- mai 2008
-
Méta
Je pense que cette question rejoint une question centrale de notre bookclub.
Mme d’Epinay pense qu’une carrière littéraire est au-delà de ses possibilités. Elle n’a aucune prétention de ce côté. en tant que femme, elle ne se voit pas faire ce que Diderot ou Grimm ou Rousseau font. Voir mon post “Chacun chez soi”.
Je pense que c’est aussi pour cela qu’elle choisit le roman et l’épistolaire, genres alors mineurs et autorisés aux femmes. C’est un point que l’on a déjà abordé lors de nos discussions sur le siècle précédent (Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, Mlle de Scudéry ont été contraintes dans leurs choix d’écriture par leur condition de femmes)
Le roman épistolaire était un sous-genre que les femmes pratiquaient, en effet ; mais, paradoxe de l’histoire littéraire, les titres passés à la postérité sont l’oeuvre d’hommes (Guilleragues, Rousseau, Choderlos de Laclos, Crébillon avec Les Lettres de la Marquise, Richardson en Angleterre)! Les auteures de roman épistolaire comme Mme de Grafigny, Mme Riccoboni ou la présidente Ferrand ont été oubliées. Et que dire de Mme d’Epinay, connue d’abord pour avoir été amie avec Rousseau, Diderot et Grimm… Comme si les oeuvres des femmes étaient considérées commme des oeuvres mineures appartenant à des sous-genres eux-mêmes mineurs.