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[club] Marie d’Agoult – Pseudonyme masculin et identité féminine

On peut relever un point commun entre Aurore Dupin et Marie d’Agoult : toutes deux ont écrit sous un pseudonyme masculin, George Sand pour l’une et Daniel Stern pour l’autre.

On trouve le phénomène comme point de départ du film Colette (2018) puisque Colette publia sous le nom de son mari Sido avant de s’en émanciper. Dans le cas de Sand, le pseudonyme devient le nom d’usage d’Aurore, qui se dissout dans cette identité. Dans le cas de Marie d’Agoult, Daniel Stern reste un nom de plume.

Le fait que George Sand soit une auteur plus reconnue que Marie d’Agoult, et ce de son vivant, a-t-il pu jouer dans cette adoption de son nom de plume dans la vie civile ?

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[club] Marie d’Agoult – Importance des modèles féminins

Nélida illustre l’influence que peuvent avoir des figures féminines positives (Mère Sainte-Elizabeth, Nélida pour sa camarade de couvent, Mme Roland pour Mère Sainte-Elizabeth) ou négatives (Mme d’Hespel) sur la vie des femmes.
Voici donc une confirmation pour notre bookclub. Il est très important de trouver des modèles et de les choisir avec soin.

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[club] Marie d’Agoult – Plus forte que Flaubert

La description de Nélida au couvent me fait penser à celle d’Emma Bovary. « Bientôt elle s’absorba dans ses lectures au point de prendre en dégoût mortel les études de la classe et le caquet des pensionnaires » p. 51.
Mais Nélida est plus forte qu’Emma (il ne s’agit pas bien sûr de dire que le style de Marie d’Agoult surpasse celui de Flaubert) et elle dépasse son bovarysme. Si sa relation avec Guermann commence comme les amours d’Emma (« jamais leurs entretiens ne se rapportaient à la vie réelle » p. 124), elle parvient à voir le vrai visage de son amant et à avancer. Ainsi dans Nélida ce sont les hommes qui meurent (le mari, Guermann) et les femmes qui demeurent et résistent (Nélida, Mère Sainte-Elizabeth).

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[club] Marie d’Agoult – la revanche d’une femme trompée?

Nélida a été critiqué à sa sortie car on reprochait à Marie d’Agoult de vouloir simplement se venger de la trahison de Lizt en faisant un portrait peu flatteur.
Il me semble que cette critique est injuste car aujourd’hui, quand le fait « people » est oublié, ce roman demeure agréable et intéressant. Marie d’Agoult a utilisé l’écriture pour guérir de son chagrin, cas classique de sublimation, et elle a ainsi pu progresser vers sa vocation d’écrivaine. De même Nélida ne reste pas figée dans la passion de sa jeunesse et parvient à se remettre de sa rupture avec Guermann.
On peut remarquer que beaucoup d’auteurs masculins ont eu la même démarche, écrire après une déception amoureuse, sublimer, mais n’ont pas été accusés d’être revanchards. Au contraire, on les a traités d’artiste. Je pense que Marie d’Agoult mérite le même titre.