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[club] Théroigne de Méricourt – La lutte des femmes ?

theroigne-de-mericourt (1)J’ai été surprise de lire l’avis d’E. Roudinesco sur le féminisme en fin d’ouvrage : « Je n’ai pas eu besoin d’être « féministe », toutes les femmes de mon enfance l’ont été à ma place. Heureusement. La lutte des femmes est terminée. La Révolution est finie. »

A mon sens, la lutte des femmes est toujours à recommencer (droit à l’IVG menacé…) et la Révolution n’a fait qu’un premier pas en 1789 (ses acquis sont de plus en plus menacés).

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[club] Théroigne de Méricourt – Un exemple de sublimation

theroigneIl est frappant dans le cas de Théroigne que sa « folie » apparaît avec la déception : quand elle ne croit plus en la révolution, quand elle est arrêtée, elle sombre. Comme si l’action politique et révolutionnaire l’avait en quelque sorte protégée de la folie.
On peut bien sûr répondre que de toutes façons elle aurait fini par sombrer.

C’est peut-être aussi un moyen de la faire oublier (voir poste précédent). Je pense que Théroigne était effectivement mélancolique, qu’elle avait une fragilité psychologique comme on dirait aujourd’hui et qu’on a su la pousser à bout.

Je pense aussi que son engagement politique l’a effectivement aidé. C’est un moyen de sublimation.

Bien sûr il ne guérit pas comme une cure psychanalytique, et sitôt le moyen de sublimation enlevé il y a une rechute.

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[club] Théroigne de Méricourt – Portraits d’une femme

theroigne-de-mericourtThéroigne de Méricourt est une personne fascinante car sa personnalité présente plusieurs facettes : elle fut une paysanne s’élevant socialement grâce à ses charmes (même si sa réputation fut plus sulfureuse que sa vie), une égérie de la Révolution française passionnée de politique, et une aliénée. Elle réunit en une seule femme les types de la courtisane (dont l’archétype pourrait être Ninon de Lenclos), de la révolutionnaire (on pense à Olympe de Gouges) et de l’hystérique (Anna O. et consoeurs).

Ce qui fascine, c’est la coexistence de ces différentes facettes en une seule personne : comment penser la cohérence de cette personnalité ? Si elle ne fut pas si courtisane que cela, puisque la rente qu’elle touchait d’un vieux prétendant ayant été acquise sans contrepartie charnelle, elle s’est bien prise de passion pour les idées révolutionnaires et a participé à plusieurs coups d’éclat. Sa folie non plus n’est pas feinte. Le trait commun de toutes ces activités n’est donc pas une exubérance gratuite.

Des hypothèses ?

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[club] Théroigne de Méricourt – La folie, un argument contre les femmes?

folieL’ouvrage nous fait réfléchir : à quel point Théroigne était-elle folle? La folie n’est-elle pas un argument facile contre les femmes qui dérangent? C’est un moyen de les écarter, de ne pas les prendre au sérieux, de ne surtout pas s’attarder sur leur cascomme l’ont fait beaucoup d’historiens de la Révolution. De même la diffamation dont sont victimes Marie-Antoinette, Madame Roland et Olympe de Gouge est une manière de les punir pour ne pas être restées à leur place de femme (p.156-57).

On peut parfois se demander à quel point les hystériques de Freud était-elle hystérique. Dans une société patriarcale qui souhaite le rester, il est préférable d’appeler hystérique ou névrosée la femme qui revendique sa liberté ou ses ambitions… Le cas de Théroigne nous ramène au cas de Dora. Dora aussi était une jeune fille qui dérangeait 1) ses parents par les secrets qu’elle savait 2) Freud parce qu’elle ne voulait pas de sa cure 3) la psychanalyse parce qu’elle pointait des faiblesses de la théorie et des erreurs de Freud.

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[club] Théroigne de Méricourt – Féministe sans y penser

0379Théroigne peut passer pour une activiste féministe. Cependant, elle n’a pas de projet féministe. p.59 : « Théroigne de Méricourt n’est pas une théoricienne active et réfléchie du premier féminisme. Mais elle l’incarne spontanément dans la mesure où elle prend conscience de sa situation de femme en même temps qu’elle revendique sa liberté en l’associant au projet égalitaire de la Révolution ».

Dans ce bookclub, nous nous sommes toujours demandés ce que signifiait être féministe. Théroigne propose une définition très intéressante et très simple : c’est revendiquer pour les femmes la même liberté que les hommes face à un constat d’injustice.