Les Quinze joies présentent des femmes vénales, manipulatrices, infidèles et fainéantes. Leurs maris au contraire sont droits, honnêtes et travailleurs et se font duper en permanence.
D’après la préface, la critique des femmes n’est que le premier degré de lecture. Monique Santucci citée p.823 : » (…) derrière un antiféminisme de façade, l’auteur s’en prend à la société; l’antiféminisme est un paravent qui masque ses audaces. » Dans ce cas, notre précédente lecture, La farce du cuvier, serait aussi un écrit féministe déguisé.
Je ne suis pas convaincue.
Je ne sais pas ce que l’auteur au Moyen Age pensait, mais aujourd’hui je doute que l’effet satirique passe…
Certes l’auteur fournit une critique du mariage, mais je pense que ce type de texte contribue à créer des stéréotypes négatifs pour les femmes… La critique à mon avis est trop subtile… Je ne sais pas…. Le problème, je pense, c’est que le texte ne charge que les femmes… Ce serait différent si le mari avait parfois le mauvais rôle, on pourrait dire que l’auteur veut se moquer de l’institution du mariage…
Quand le texte présente une femme fainéante qui ne fait rien à la maison, discute avec ses copines et s’amuse avec son amant, obligeant le mari à s’occuper des enfants et de la maison, il peut nous apparaître satirique dans la mesure où nous savons que c’est irréaliste… Mais combien de gens le savent ? J’ai l’impression, encore une fois aujourd’hui, que l’idée la plus répandue c’est qu’il est facile d’être mère au foyer, que ces femmes ont peu à faire… Dans ce cas, un texte comme le Cuvier ou les Quinze joies renforcent le préjugé.