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[club] Louise Labé – Un message non entendu

L’épitre dédicatoire à Clémence de Bourges commence comme un texte qui pourrait être nettement plus contemporain…A mon avis au XIXème, il passe très bien. Et jusqu’en 1960. Incroyable combien le sort des femmes a mis longtemps a évolué!

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[club] Louise Labé – Censurée

On a essayé de faire oublier Louise Labé parce qu’elle était une femme. Encore une femme auteure et intellectuelle qu’on a voulu censurer… Les armes sont les mêmes : attaque de sa réputation, mise en avant d’œuvres mineures…
On peut se demander si Louise Labé est l’exception qui confirme la règle ou si d’autres femmes ont ainsi été censurées ou tout simplement n’ont pas osé publier parce qu’elles étaient des femmes.

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[club] Louise Labé – La mort des amants

Louise Labé reprend le thème de la mort d’amour de manière originale dans le sonnet XIII : « Si de mes bras le tenant acollé, / (…) La mort venoit, de mon aise envieuse : / Lors que souef plus il me baiseroit, / Et mon esprit sur ses levres fuiroit, / Bien je mourrois, plus que vivante, heureuse. » En mettant le bonheur par-delà la vie, Louise Labé propose une nouvelle définition, amoureuse, de l’existence. Il y a là une aspiration qui peut évoquer pour nous les grandes héroïnes (Juliette, Mme Bovary) : mais cet absolu est-il spécifiquement féminin ?

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[club] Louise Labé – Douleur et nuit

Louise Labé se fait le chantre de la douleur : dans ses Sonnets, la femme n’est plus la dame de la relation courtoise, cruelle car insensible, mais un être sensible, perméable aux émotions (« Car je suis tant navree en toutes par, / Que plus en moy une nouvelle plaie, / Pour m’empirer ne pourroit trouver place. » ; « navree » = blessée).

De plus, et c’est une nouveauté par rapport aux poètes masculins, elle se décrit comme cachant sa douleur (« J’endure mal tant que le Soleil luit : / Et quand je suis quasi toute casse, / Et que me suis mise en mon lit lassee, / Crier me faut mon mal toute la nuit »). La nuit est ainsi ce qui cache sa douleur, mais aussi ce qui accueille les rêveries amoureuses : « O dous sommeil, o nuit à moy heureuse ! Plaisant repos, plein de tranquillité, / Continuez toutes les nuiz mon songe ».  Il y a peut-être là une touche de discrétion qui rappelle la condition féminine de la Renaissance et l’obligation faite aux femmes de cacher leur désir pour se réfugier dans le rêve.

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[club] Louise Labé – Le sonnet amoureux au féminin

Traditionnellement, le sonnet amoureux est le fait d’un homme qui chante les beautés d’une femme et son désir pour elle. Avec Louise Labé, la relation change : c’est une femme qui dit son désir amoureux. Comme pour les poètes masculins, le destinataire du poème est une figure évanescente, plus une fiction qu’un être réel. Mais le désir, lui, est rendu palpable par la convocation du terme (« tout le beau que lon pourroit choisir, / Et que tout l’art qui ayde la Nature, / Ne me sauroient acroitre mon desir. ») ou par son évocation via une répétition entêtante (« Baise m’encor, rebaise moy et baise »).

C’est le signe d’une grande audace de la part de Louise Labé, et d’un renouveau de la poésie à la Renaissance.